« Des choses qui se mêlent et qu’on a du mal à démêler justement, c’est ça pour moi “Enchevêtré·e·s” : on aimerait bien savoir quoi trier là-dedans mais on sait pas par quel bout les tirer. » F. G., Meymac, novembre 2020
Voilà bientôt trois mois que j’arpente la Corrèze. Trois mois que je rencontre certain·e·s de ses habitant·e·s, que je marche dans ses paysages, que j’éprouve la pluie et le froid de ses forêts et de ses plantations, les brumes, les premières neiges comme les heures chaudes, trois mois que je cavale, du plateau aux plaines, des gorges aux vallées, pour y rencontrer les visages et les vies qui ont écrit ce territoire, trois mois à rencontrer celles et ceux qui tiennent tête au désastre, qui inventent ici ailleurs et autrement, trois mois dedans dehors, trois mois que j’entends parler de son passé et de ses rêves futurs – tendus entre possibles, résistances, solidarités et exploitations déterritorialisées –, trois mois que les regards s’y croisent, que les portes s’ouvrent alors que tout s’acharne à les vouloir fermées.
Je le savais avant de commencer, la Corrèze – pas plus qu’aucun lieu qu’on habite – ne saurait se résoudre en ses frontières : elle déborde et accueille, contrastée, contradictoire.
Il ne saurait être question de résumer trois mois de rencontres, d’échanges, d’accueil et d’hospitalité, trois mois à se découvrir analphabète face à ses paysages comme à ses récits. Aussi, je préfère partager quelques images de ces arpentages, quelques aperçus de ces rencontres – comme une impression du ciel où passent des nuages, c’est évidement troué, et plus encore mouvant. Mais ce sera un premier fil.
Décembre 2020




